Vers une approche personnalisée et durable en 2025
Un tournant pour la protection de l’enfance
L’année 2025 marque une étape majeure pour la protection de l’enfance en France.
Alors que la loi n° 2022-140 du 7 février 2022 a posé les bases d’un accompagnement renforcé des jeunes majeurs sortant de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), plusieurs rapports récents ont souligné les difficultés persistantes : manque de stabilité des référents, ruptures de parcours, absence de suivi après la majorité.
👉 Loi n° 2022-140 du 7 février 2022 relative à la protection de l’enfance – Legifrance
En 2025, une nouvelle dynamique législative s’amorce : le décret n° 2025-900 du 5 septembre 2025 réforme l’accueil des jeunes enfants confiés à l’ASE, tandis qu’une proposition de loi n° 1633 déposée à l’Assemblée nationale en juin 2025 vise à refonder l’organisation de la protection de l’enfance, en insistant sur la continuité éducative, la stabilité des accompagnants et la place donnée à la famille d’accueil dans le projet de l’enfant.
👉 Décret n° 2025-900 du 5 septembre 2025 – Legifrance
👉 Proposition de loi n° 1633 (Assemblée nationale, 2025)
Ces textes s’inscrivent dans une volonté politique claire : humaniser les parcours et replacer la relation éducative au cœur du dispositif. Ils traduisent aussi un changement culturel profond : passer d’une logique de procédure à une logique de présence continue, où la qualité du lien devient un indicateur central de réussite.
Le modèle “1 référent, 1 jeune” : remettre l’humain au centre

Depuis plusieurs années, le Collectif Educ’ défend une approche innovante fondée sur un principe simple : chaque jeune doit pouvoir compter sur un référent unique, stable et formé, garant d’un lien éducatif constant et sécurisant.
Dans un système souvent marqué par la multiplicité des intervenants, ce modèle “1 référent, 1 jeune” agit comme une boussole relationnelle. Le référent devient un repère dans la durée, capable d’articuler le travail éducatif, familial, thérapeutique et social autour du jeune.
Ce modèle répond directement aux constats établis par les missions d’évaluation nationales : il favorise la confiance, la continuité de l’accompagnement et la construction d’un projet de vie autonome.
Il s’inscrit pleinement dans l’esprit de la loi du 2 janvier 2002-2, qui consacre le droit des usagers à participer activement à leur propre projet personnalisé.
Concrètement, cela signifie :
- un suivi individualisé garantissant la présence d’un adulte référent dans les moments de transition (passage en autonomie, formation, insertion) ;
- une coordination éthique entre les acteurs du champ médico-social ;
- une réévaluation régulière des besoins et des attentes du jeune.
Un cadre législatif en évolution constante
Le Ministère des Solidarités, de la Famille et de la Protection de l’Enfance rappelle que la politique de l’enfance repose sur trois piliers indissociables :
- la prévention des ruptures de parcours,
- la coordination interinstitutionnelle,
- et la professionnalisation continue des accompagnants.
👉 Ministère des Solidarités – Protection de l’enfance (2025)
Les travaux récents de la mission parlementaire conjointe de contrôle (2025) et le rapport « Les 7 leviers de la protection de l’enfance » de Catherine Vautrin insistent sur la nécessité de créer des référents stables, formés à la relation durable, et de renforcer le lien entre protection de l’enfance, insertion et sport-santé.
👉 Banque des Territoires – Refondation de la protection de l’enfance
👉 Lefebvre Dalloz – Les 7 leviers de la protection de l’enfance (2025)
Au-delà du cadre législatif, la mise en œuvre concrète repose sur la formation continue des professionnels. De plus en plus de départements expérimentent des parcours certifiants en partenariat avec les universités et les écoles de service social afin de renforcer les compétences relationnelles et interculturelles des éducateurs.
Une méthode tournée vers l’avenir
Le dispositif “1 référent, 1 jeune” du Collectif Educ’ se distingue par sa structure souple et participative.
Au cœur de cette approche : le lien éducatif comme moteur d’émancipation. Le référent ne se limite pas à un rôle administratif ; il devient un mentor de vie, accompagnant le jeune dans ses apprentissages, ses choix et ses difficultés du quotidien.
Ce lien s’enrichit d’actions éducatives, de séjours de remobilisation, de projets sportifs et culturels, ainsi que de médiations sociales visant à renforcer la confiance, la résilience et la participation active du jeune à son propre avenir.
Grâce à une coordination pluridisciplinaire (éducateurs, psychologues, formateurs, associations locales), ce modèle s’inscrit dans la vision 2030 d’une protection intégrée, inclusive et centrée sur l’humain.
Les premiers retours des territoires pilotes montrent une diminution significative des ruptures de suivi à la majorité et une augmentation des taux d’insertion professionnelle à un an.
Et demain ?
Alors que le cadre législatif continue d’évoluer, l’enjeu n’est pas seulement juridique : il est profondément humain.
Réinventer la protection de l’enfance, c’est réaffirmer qu’aucun jeune ne doit être un dossier, mais une histoire à accompagner jusqu’à l’autonomie.
Sources officielles et références
- Loi n° 2022-140 du 7 février 2022 relative à la protection de l’enfance
- Décret n° 2025-900 du 5 septembre 2025 relatif à l’accueil des enfants de moins de trois ans confiés à la protection de l’enfance
- Proposition de loi n° 1633 – Assemblée nationale (juin 2025)
- Ministère des Solidarités – Protection de l’enfance (2025)
- Banque des Territoires – Refondation de la protection de l’enfance (2025)
- Lefebvre Dalloz – Les 7 leviers de la protection de l’enfance (2025)